Photo: www.morelia.ca
Peu répandu chez les éleveurs amateurs, du fait de son prix d'achat élevé, le morelia spilota cheynei, est un des plus beau python australien. Je vais vous faire part, au cours de cet article de mes très humbles connaissances, ainsi que de mon expérience concernant la maintenance de ce magnifique animal.
Description :
C'est un python australien aux couleurs très vives, selon les spécimens : noir geai, tacheté de jaune vif. Certains spécimens sont beaucoup moins nuancés, voire ternes. Il excède rarement les 2 m de longueur et le diamètre de son corps varie entre 7 et 10 cm. Sa tête se détache bien du reste du corps et il a de nombreuses fossettes thermolabiales.
L'achat :
Je ne peux que vous conseiller d'acheter un animal né en captivité, puisque vous ne trouverez pas de spécimens importés. En effet, il vient d'Australie et ce pays interdit toute exportation d'animaux. C'est une des raisons qui explique son coût élevé. Personnellement nous avons acheté notre couple chez un particulier, après avoir vu les parents, car nous avions la garantie de leur coloration..
Le terrarium :
C'est un serpent, qui adulte, atteint en moyenne 2 m de longueur, pour un diamètre de 7 à 10 cm. Quelques spécimens peuvent dépasser cette moyenne, mais ils sont rares. C'est donc un python qui reste gérable adulte et qui ne demande pas des installations démesurées.
Nous avons fait la synthèse des tailles de terrariums préconisées, pour cette espèce, par la littérature et par les éleveurs et nous sommes arrivés à cette dimension 120 cm x 60 x 60 (voire 70 cm pour la hauteur). Ce python est semi-arboricole, il faut donc un terrarium avec une certaine hauteur.
Mais ceux sont des généralités, au sein d'une même espèce, chaque individu est différent. Nos deux spécimens n'avaient pas du tout les mêmes comportements. Le mâle était toujours au sol, alors que la femelle était toujours perchée à sa branche, parfois même lovée comme un morelia viridis.
Il y a aussi un point à préciser, c'est qu'il faut adapter son terrarium à la taille de l'animal. Au début, nous avions installé notre couple juvénile (30 cm de longueur), séparément dans des terrariums de 50 cm x 50 cm x 50 cm. Puis, lorsqu'ils ont mesuré 1 m, nous avons eu un terrarium de 130 cm x 70 cm x 70 de libre et nous les avons installé ensemble. Grossière erreur. D'abord, parce qu'il est primordial de séparer les spécimens du sexe opposé pour favoriser la reproduction et ensuite un des pythons a cessé de s'alimenter. Quinze jours plus tard, nous les avons de nouveau séparés et installés dans leur terrariums initiaux. Le serpent qui avait cessé de s'alimenter, à tout de suite, retrouver son appétit. Puis, nous les avons mis dans leur terrarium définitif, séparément, une fois qu'ils ont été trop à l'étroit. .
Pour ce qui est de la température, elle est assez élevée avec une fourchette comprise entre 27 et 28 °C en température ambiante en journée et avec un point chaud entre 29 à 31 °C. La nuit, la température doit se situer entre 22 et 26° C. L'hygrométrie doit se situer à 70 %, car son habitat, à l'état sauvage, est la forêt dense subtropicale du Queensland .
Alimentation et croissance :
C'est un serpent très vorace, mais qui peut se montrer difficile dans le choix de ces proies. A l'état juvénile, nous les nourrissions une fois par semaine, puis au fur et à mesure 2 fois par mois.
Nous avons rencontré des difficultés à les nourrir. En effet, juvéniles les souris font parfaitement l'affaire. Mais par la suite, vu leurs appétits insatiables et qu'ils atteignaient une belle taille, nous avons essayé de les nourrir avec des rats, qui sont plus rentables. Notre couple s'est montré très difficile et refusé cette nourriture. Nous pensons que cela vient de l'odeur assez forte du rat. Nous avons donc tout essayé pour la masquer: laver les rats, les mettre deux semaines dans des cages à souris… Rien n'y a fait, ils sont ratistes (jeu de mots douteux). Le problème c'est que la femelle pouvait manger 20 souris adultes et ne pas paraître rassasiée. Notre misérable élevage n'a pas suivi longtemps et vu le prix des souris dans les magasins et la fréquence des repas, cela devenait ingérable. Nous avons donc cherché d'autres solutions. Une des premières fut de proposer des lapereaux de 250 g. La femelle les acceptait sans difficulté, ce qui ne fut pas le cas du mâle. Nous avons alors changé de proie et proposé des poussins. Il s'est montré très coopératif et a accepté ces nouvelles proies.
Ce sont des serpents, qui bien nourris, peuvent grandir très vite. Ils deviennent adultes à l'âge de 4-5 ans. Nous les avons eu à l'âge de quelques semaines, le 11 juillet 2000, avec un poids de 32 g et pour une longueur de 30 cm.
Le mâle La femelle
11/07/2000 32 g 11/07/2000 32 g
12/2000 160 g 12/2000 160g
03/2001 328 g 03/2001 241 g
11/2001 770 g 11/2001 685 g
04/2002 1350 g 03/2002 1145 g
10/2002 1400 g 10/2002 1500 g
Nous nous en sommes séparés au mois de mai 2003. Pour des soucis de place, car nous avons eu l'opportunité d'acquérir des spécimens d'autres espèces, qui nous intéressaient encore plus.
Comportement :
Ce sont des serpents peu agressifs, en tout cas pour ce qui était des nôtres. Il fallait surtout se méfiait de la femelle, qui avait un estomac sans fond. Son comportement était dû à sa voracité et non à son agressivité.
Reproduction :
Je ne m'étendrai pas sur le sujet, car nous n'avons pas eu le temps de faire cette expérience. Ce que je peux dire, c'est que c'est une espèce difficile à reproduire comme tous les pythons australiens.
Un des premiers conseils de base est de séparer les spécimens de sexe opposé. D'une part, pour que le mâle ne féconde pas une femelle trop jeune. Ce qui pourrait mettre la santé de la femelle en danger. D'autre part, séparer un couple, permet de les stimuler pour la reproduction.
Si l'accouplement s'est bien passé au bout de quelques mois, la femelle pond, en moyenne, une vingtaine d'œufs, qu'il faudra placer dans un incubateur artificiel.
Conclusion :
Ce n'est pas un serpent destiné au débutant, mais plutôt aux éleveurs chevronnés, comme tous les pythons australiens. Ceci n'est pas un article à vocation scientifique, mais le résumé de notre expérience avec ces serpents.
SOURCE: Delphine Luce http://www.cerclaqua.com